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Bétons bas carbone, l’avenir ?

3–4 minutes

Après l’acier1, analysons l’impact carbone et les perspectives d’amélioration d’un autre matériau omniprésent dans nos quotidiens : le béton.

🏭 Deuxième substance la plus consommée sur la planète, après l’eau et devant le pétrole2, le béton est responsable seulement par sa production d’environ 7% des émissions de gaz à effet de serre anthropiques dans le monde et 1.8% en France.3 Cet impact considérable est notamment dû à la fabrication du clinker, composant majoritaire du ciment qui joue le rôle de liant entre les granulats du béton.4 En effet, la clinkérisation nécessite non seulement une consommation énergétique forte pour chauffer à très haute température du calcaire et de l’argile, mais en plus la réaction chimique libère une grande quantité de dioxyde de carbone.5

🧪🪵 De nombreuses solutions de bétons moins carbonés sont en cours de tests ou d’études. On peut les classer en 2 catégories.

Premièrement, il s’agit de réduire l’impact du liant (proportion plus faible de clinker, nouvelle formulation de ciment, économie d’énergie ou énergie décarbonée pour la clinkérisation).

Deuxièmement, il est possible d’utiliser des granulats recyclés6 et pour certains usages des granulats biosourcés, notamment à base de végétaux (bois, chanvre, miscanthus, lin, …). Ces bétons permettent alors de stocker durablement le carbone absorbé par les plantes et présentent des avantages pour les bâtiments d’habitation (meilleures isolations thermique et phonique, respiration, etc.). Il existe déjà de nombreuses offres de blocs préfabriqués de bétons biosourcés sur le marché.7

🏢 Mais là encore, les alternatives les plus prometteuses écologiquement et potentiellement les moins couteuses passent par une réduction de l’emploi du béton. Un optimum bas carbone est à rechercher entre la diminution du volume de béton, celle de la quantité de ferraillage1, et l’augmentation de la durée de vie de la construction. La rénovation de bâtiments et d’ouvrages permet, elle, d’adapter l’existant dans la mesure où les fondations sont suffisamment saines. La filière bois de la construction permet de stocker du carbone sur le long terme en allant plus loin que les bétons biosourcés à base de végétaux.8

De quoi soutenir le travail d’écoconception, essentiel dans une stratégie bas carbone de construction et de production.9


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2 réponses à « Bétons bas carbone, l’avenir ? »

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