Phare Eudia

Trois petites sphères…

3–4 minutes

🌍 La Terre nous paraît immensément bleue par ses océans qui recouvrent 71% du globe ou par son ciel qui constitue la surface d’horizon de nos journées. Mais cette apparence est trompeuse quant à la constitution de la planète bleue. Eudia souhaite s’attarder sur trois matières qui semblent à notre échelle individuelle quasiment infinies et qui sont pourtant présentes en quantités presque infimes à l’échelle de la planète. Voici une courte prise de recul sur l’eau, l’air et la terre, révélant le caractère à la fois précieux et fragile de ces trois ressources vitales si malmenées1.

🔵 Si toute l’eau sur Terre était collectée pour former une boule, celle-ci aurait un diamètre de ~1400 km, bien peu comparé au ~12700 km de la planète. Mais avec plus de 97% d’eau salée, la boule équivalente en eau douce liquide n’aurait un diamètre que de ~270km. Or la très grande majorité de l’eau douce (plus de 99%) étant stockée sous forme de glace ou dans des nappes souterraines, la partie directement accessible de l’hydrosphère permettant l’hydratation de la biodiversité terrestre, nous y compris se retrouverait dans une boule d’un diamètre de ~60km, une minuscule boule contenant l’eau douce de tous les lacs et de toutes les rivières du monde. Le schéma ci-dessous de l’USGS2 illustre bien ce trompe l’œil avec ces trois boules et nous montre combien l’eau douce doit être préservée alors qu’elle subit actuellement une surexploitation et une pollution sans précédent3.

⚪️ Si l’on réalise le même exercice avec l’air que nous respirons, malgré son état peu dense de gaz, la boule mondiale équivalente serait de ~1570 km4. La couche atmosphérique de la Terre prise en photographie depuis l’espace nous permet de mieux réaliser cette fragilité. Pourtant nous rejetons dans cette atmosphère respirable de grandes quantités de gaz polluants et de gaz à effet de serre5.

🟤 Quant aux sols, la finesse de la pellicule minérale et organique qu’ils constituent, de quelques centimètres à quelques mètres d’épaisseur, équivaudrait à une boule mondiale de diamètre de ~70 km.6 Elle ne serait que de ~40km pour la partie fertile, cultivable de la pédosphère, à partir de laquelle quasiment tout le vivant terrestre se développe. Or aujourd’hui son taux d’érosion est supérieur à son taux de formation à cause de pratiques comme la fertilisation, la déforestation ou l’imperméabilisation.7

✨ En tant qu’être vivant, nos sens ne nous permettent pas de percevoir cette finitude depuis le plancher des vaches. La science, ses mesures, ses modèles, notre capacité d’abstraction, la compréhension de nos impacts doivent prendre alors le relais de nos sens. Le témoignage d’astronautes est également sans appel sur l’extrême fragilité de la Terre vue de l’espace et sur la chance que nous avons de bénéficier de ces conditions de vie. Thomas Pesquet écrit que « faire l’expérience de la finitude de la Terre de manière sensorielle change tout. (…) La Terre est une incroyable oasis au milieu du plus hostile et immense des déserts, grâce à une bulle de savon qui semble pouvoir exploser en un rien.« 8


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